Protection par superstition

Je viens de regarder un documentaire qui relate la façon dont les colons Espagnols en Bolivie ont inventé des divinités afin de forcer les populations à travailler sans repos dans les mines d'argent. Cinq cents ans après, cette croyance perdure.

L'usage des superstitions est aussi monnaie courante dans certaines régions d'Afrique.

Quand j'étais petite et que je suivais mes parents dans les différentes provinces de Centrafrique, j'ai assisté à des choses qui me font rire jusqu'à aujourd'hui.

Par exemple, un cultivateur nous racontait sa méthode pour éviter qu'on vienne piller son champs.
Il allait chercher toute sorte d'ingrédients dans la forêt, plantes diverses et fourmis magnans, qu'il pilait et mélangeait avec du charbon.
Il répandait cette mixture par-terre à la limite de son champs, y ajoutait des oeufs cassés, égorgeait un poulet pour en déverser le sang deçi-delà puis y laissait la dépouille de la volaille bien en évidence, en guise de fétiche.

Ainsi, dans le doute, personne n'osait s'approchait de son champs, de peur d'être atteind par une terrible malédiction !

Mais un jour, un jeune encore plus malin avait trouvé la parade :
pour annuler la malédiction, il lui suffisait de faire pipi sur ce fétiche puis d'aller se servir tranquillement dans le champs.

Et, effectivement, il n'a été atteint par aucune malédiction, ce qui prouve bien que ça marche ! ;)

Ama | 17 mars 2006 00:20:21 | Centrafrique | commentaires(0)

Syndrôme d'immuno-déficience Africaine

La semaine passée, il y avait la journée mondiale contre le SIDA.

Ce jour-là, on nous présente des chiffres, des chiffres énormes, mais qui ne sont que des chiffres.

Ils ne suffisent pas pour qu'on se rende compte du fléau qu'est le SIDA en Afrique. Notamment en Centrafrique.

Il ne se passe pas un mois sans que j'apprenne le décès de personnes que j'ai connues là-bas. Paix à leur âme.

Souvent l'entourage invoque telle ou telle autre maladie comme cause de décès, car le SIDA est considéré comme une maladie honteuse.

Il faut savoir qu'en Afrique les parents n'osent pas aborder le sujet de la sexualité à leurs enfants, et les enfants n'osent jamais poser des questions à leurs parents sur ce sujet. La sexualité est encore un sujet tabou dans de nombreuses familles.

Seule l'école et les organisations humanitaires peuvent informer les jeunes sur les risques encourus s'ils ne protègent pas leurs rapports. Beaucoup de parents n'ont aucune idée de l'existence de ce risque. La maladie arrive comme une fatalité.

Des malades tentent de se soigner à l'aide de plantes traditionnelles. Ceux qui en ont les moyens vont à l'hopital où on leur prescrit des traitements qui permettent de supporter certaines douleurs. D'autres se contentent de quelques comprimés d'aspirine...
En vain.

Quand je vois cette situation ça me fait vraiment mal au coeur. Je ne vois pas de solution à l'horizon.

Tout cela continue de se propager de minute en minute à cause de la pauvreté, la famine. Les jeunes filles sont dans une telle misère que certaines acceptent de vendre leur corps pour avoir juste de quoi se nourrir. Sans même penser au préservatif qu'elles n'ont de toute façon pas les moyens de s'acheter.

Le pire, c'est que bien souvent ceux qui leur font cette proposition savent qu'ils sont atteints par le SIDA et c'est par méchanceté ou par esprit de vengeance contre la fatalité, qu'ils dépensent leurs derniers sous en répandant la maladie autour d'eux.
Pour ne pas mourir tout seul de cette maladie.

Devant cette situation, que peut-on faire ?

Une projet de loi prévoit des sanctions pénales pour de tels agissement. C'est bien, mais quelle sanction peut raisonner une personne déjà condamnée ?

Ama | 5 décembre 2005 23:30:14 | Centrafrique | commentaires(2)

Bangui la Coquette

Un jour, dans le centre de loisirs où je travaille, les enfants m'ont demandé pourquoi j'étais noire. D'ailleurs, je sais pas pourquoi, mais ils m'appelaient "madame La Noire" depuis plusieurs jours :). Je leur ai répondu que je suis ainsi car mon père, ma mère et tous les gens de mon pays sont comme ça.

Ils me demandent encore :
" Où est ton pays ? C'est l'Afrique ton pays ?"

J'ai rigolé, j'ai repondu :
"L'Afrique c'est mon continent, mais mon pays c'est la Centrafrique."
Et là, je commence à parler de mon pays sans m'arrêter.
La Centrafrique, dont le nom exact est actuellement "République Centrafricaine " (RCA), se trouve vraiment au centre de l'Afrique et a pour capitale Bangui.
La langue officielle y est le Français mais en fait on y parle beaucoup de langues éthniques, alors on parle surtout le Sängö que tout le monde comprend là-bas. C'est une langue pas très difficile, la preuve est qu'un jour mon mari, français, a commencé à me parler Sängö sans que je lui apprenne, mais juste en m'écoutant parler avec ma famille et cherchant sur le net. Même certains enfants du centre me disent maintenant "Balaô!" (bonjour) quand j'arrive le matin.

On trouve plusieurs religions en RCA, principalement le Christianisme, l'Animisme (croyance aux esprits de la nature) et un peu l'Islam dont je fais partie.

Il existe deux saisons chez moi : la saison des pluies et la saison sèche. Il fait toujours chaud, voila pourquoi j'ai du mal à supporter le froid de la France.

A l'époque Bangui était une belle ville, c'est pourquoi on l'appelait "Bangui-la-Coquette", et c'était ma Bangui.
Aujourd'hui elle a bien changé.

Ama | 7 novembre 2005 22:08:09 | Centrafrique | commentaires(50)

Catégories

  • A la une
  • Centrafrique
  • Humeur
  • Musiques
  • Liens

  • antman
  • linuxette







  • ©2005Afrikama.net